Paris, le 15 juillet 2025 – Le secteur de la formation professionnelle est en ébullition. Les principales fédérations d’entreprises de formation et de bilan de compétences, alertées par un projet de loi de finances pour 2026, lancent un « cri d’alarme » face à la menace de suppression – ou de limitation – de l’éligibilité du bilan de compétences au financement par le Compte Personnel de Formation (CPF). Cette mesure, qui s’inscrirait dans la lignée des restrictions budgétaires (la loi de finances 2025 ayant déjà supprimé l’éligibilité au CPF des formations d’accompagnement à la création et à la reprise d’entreprise sauf certifications RNCP/RS), est perçue comme une « catastrophe » pour les structures du monde de la formation et aurait un impact nuisible pour les actifs et l’économie française.
Le 10 juillet dernier à Paris, les acteurs de la compétence, le Synofdes, la fédération nationale des CIBC, et la fédération française des professionnels de l’accompagnement et du bilan de compétences (FFPABC) ont présenté un plan de mobilisation conjointe. Cette coalition annonce l’envoi d’une lettre ouverte à la ministre en charge du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, et au ministre de l’Économie et des Finances, Eric Lombard. Des fédérations d’employeurs comme le Medef, le Meti, l’Udes et la CPME sont également signataires, soulignant l’importance économique et sociale du dispositif.
Les fédérations défendent avec force un outil dont l’efficacité et la pertinence sont prouvées par des chiffres et des retours d’expérience.
Les professionnels du secteur insistent sur les conséquences dramatiques pour les salariés les plus fragiles, les seniors, les personnes en longue maladie et les femmes, qui pourraient voir leurs évolutions professionnelles « totalement freinées » si l’accès au bilan de compétences était restreint.
Bien que fermement opposées à sa suppression, les 4 fédérations reconnaissent la nécessité d’une « régulation pour garantir l’efficience » du bilan de compétences. Elles pointent du doigt les écueils de la « dérégulation du marché à la mise en place du CPF », notamment la pluralité des organismes sans référentiel commun, et l’hétérogénéité des pratiques, des prix et de la qualité des prestations, le référentiel Qualiopi étant moins adapté au bilan de compétences.
En conséquence, elles proposent d’aller plus loin en ouvrant un cycle de discussions avec les pouvoirs publics.
L’objectif est de « renforcer l’exigence qualité, d’élever les standards et de mieux encadrer les pratiques » pour une « structuration durable du marché ».
Ce « cri d’alarme » n’est pas seulement une défense du financement, mais aussi un appel à la reconnaissance et à l’amélioration continue d’un dispositif qui s’avère vital pour l’employabilité et la trajectoire professionnelle des Français.
> Pour soutenir cette mobilisation et défendre l’accès au bilan de compétences pour tous les actifs, vous pouvez signer la pétition en ligne : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-3436